Les points clés à retenir :
- Il existe plusieurs raisons à l’échec thérapeutique contre la pulicose : les identifier permet de rassurer les propriétaires et de renforcer la crédibilité de vos conseils au comptoir ;
- La communication avec le propriétaire est fondamentale au succès du traitement antiparasitaire : n’hésitez pas à rappeler systématiquement les bonnes pratiques d’application du médicament prescrit par le vétérinaire ;
- 95 % des puces (oeufs, larves et nymphes) vivent dans l'environnement : il est important de le traiter et/ou de traiter l'animal avec un produit ayant une action contre les différents stades de la puce.
1) La galénique de l’antiparasitaire
Le choix de l’antiparasitaire doit tenir compte de nombreux critères. Parmi eux, le choix du mode d’administration du traitement doit être considéré à sa juste valeur. De nombreuses présentations sont disponibles : colliers, spot-on, comprimés, spray ou shampoings sont ceux qui sont les plus plébiscités. Tous ont leurs avantages et leurs inconvénients, le vétérinaire va donc sélectionner celui qui correspond le plus au mode de vie du chat :
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sortie en extérieur : le collier doit être utilisé avec précaution quant aux risques d’étranglement ;
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vie avec d’autres animaux ou avec des enfants : préférez une pipette qui sèche vite ou un comprimé pour limiter les risques de contact avec les enfants ou les risque de léchage entre animaux ;
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âge et poids de l’animal ;
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besoins prophylactiques du chat : une protection contre les vers ronds est-elle nécessaire ?
Il est donc important de bien connaître le produit et de lire la notice pour s’assurer que le mode d’administration, mais aussi la durée d’action sur les puces par exemple, ont bien été compris par le propriétaire d’animal.
2) L’administration de l’antiparasitaire
Il est important de bien vérifier auprès du propriétaire si les consignes du mode d’emploi pour l’administration du produit ont été respectées. En effet, que ce soit pour un spot-on cutané, un collier ou un comprimé, il y a des règles associées à la prise du médicament.
Par exemple, il est fréquent que le propriétaire sous-estime le poids de son chat : il faut donc s’assurer que la dose donnée corresponde au besoin physiologique de l’animal. Par exemple, si un chat est en surpoids, il faudra lui donner le dosage correspondant au poids qu’il devrait normalement faire.
Pour les comprimés, soyez attentifs aux mentions de la notice sur la nécessité de donner le médicament pendant (ou non) le repas.
En ce qui concerne les pipettes, il faut vérifier que l’application a bien été réalisée sur la peau du chat et non pas sur les poils. Aussi, à la suite de l’administration de ces spots-on, il est important de garder son animal à l’intérieur par temps pluvieux, de ne pas le doucher et de ne pas le toucher, notamment au point d’application. En effet, selon les produits utilisés, le temps avant une exposition à l’eau (pluie, léchage…) diffère, et parfois de façon très significative. La plupart des antiparasitaires requièrent 48 heures d’attente avant le séchage du produit sur la peau. D’autres au contraire n’ont besoin que de 4 heures. Il est donc pertinent de vérifier ces informations sur la notice avant la vente du traitement antipuces pour conseiller au mieux les propriétaires de chats.
Aussi, attention à bien traiter les chats contre les parasites externes à intervalle régulier en suivant les recommandations du vétérinaire. On peut se laisser surprendre sur la durée d’efficacité de l’antiparasitaire choisi : 4 semaines correspondent à 28 jours et non pas un mois ! Dans un environnement infesté, un chat qui n’est plus protégé par le médicament dont la durée d’action a été dépassée peut rapidement être fortement parasité.
3) Le traitement de tous les animaux du foyer
Il est impératif de penser à traiter l’ensemble des animaux vivant dans un même logement. En effet, si un chat traité vit avec un autre animal dont le déparasitage est moins régulier, celui-ci risque d’amener des puces au domicile et ainsi d’exposer l’animal sous antiparasitaires aux puces !
Cette règle est fondamentale si le chat souffre de Dermatite Allergique aux Piqures de Puces (DAPP) : si l’ensemble de la fratrie n’est pas traité mensuellement et toute l’année, l’animal allergique sera exposé à son allergène et ne sera jamais confortable.
4) Le plus important : le traitement de l’environnement !
C’est très certainement le facteur le plus souvent oublié : il est impératif de traiter l’environnement.
En effet, seules 5 % des puces (au stade adulte) sont présentes sur l’animal, le reste se niche dans le lieu de vie du chat via les 3 stades immatures : les œufs, les larves et les nymphes. Certaines substances actives comme les isoxazolines sont particulièrement efficaces sur les stades adultes, mais se révèlent insuffisantes dans la gestion des autres stades lors d’infestation sévère. Il est donc indispensable de privilégier les produits qui, en plus d’une action adulticide, peuvent traiter également les autres formes du parasite.
Certains actifs appartenant à la classe des lactones macrocycliques sont efficaces contre tous les stades de la puce.
Dans ce cas, la molécule se stocke dans les glandes sébacées et diffuse dans le sang du chat traité. Le traitement agit donc à la fois sur les puces adultes qui seront tuées à la suite du repas de sang, mais est efficace également sur les autres stades. Effectivement, du fait de la dispersion dans l’environnement des matières fécales émises par les puces à la suite du repas de sang ainsi que des débris cutanés des félins traités, la molécule se retrouve alors dans les différents lieux de vie de l’animal. Les œufs, les larves et les nymphes en contact ou en se nourrissant de ces selles/squames seront exposés au principe actif : une action ovicide et larvicide a été démontrée, associée à un blocage de leur développement.
Aussi, Il existe des produits spécialement prévus à cet effet environnemental sous forme de spray ou de fogger. Ils ont une action prolongée et permettent de traiter le couchage, les parquets, les tapis…il faudra cependant compléter cette approche par un traitement systémique des félidés et ne pas rester dans la pièce lors du traitement.
Elise Morin,
DMV, RVNS AP et Diagnostic, BU animaux de Compagnie, Zoetis
MM-29034
Cet article vous est proposé par Zoetis
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