Le métier d’auxiliaire vétérinaire est sans aucun doute un métier aux multiples facettes. En effet, les conseils aux clients, l’assistance aux praticiens, les soins aux animaux et bien d’autres tâches rythment le quotidien des ASV.
Mais pour Audrey, 36 ans, cela ne suffisait pas. Elle a donc fait le choix d’aller plus loin, toujours au service de sa profession.
Audrey, je l’ai rencontrée il y a une dizaine d’années. Alors vétérinaire praticienne, j’ai eu la chance de travailler à ses côtés. Une auxiliaire vétérinaire dynamique, souriante au caractère affirmé. Audrey, elle sait ce qu’elle veut et probablement aussi ce qu’elle ne veut pas.
Nos chemins de vie se sont ensuite séparés et c’est en tant que rédactrice en chef pour TÉMAvet que j’ai eu le plaisir de la retrouver des années plus tard. C’est alors que j’ai découvert que l’auxiliaire vétérinaire de clinique canine de taille moyenne que j’avais quittée, avait laissé la place à une ASV épanouie dans une structure vétérinaire beaucoup plus grosse et pas seulement…
Quand on veut, on peut !
Ça pourrait être la devise d’Audrey. Arrivée en 2009 dans la profession par la petite porte, elle est aujourd’hui officiellement ASV échelon V après avoir validé sa VAE en 2018.
Alors qu’elle se destinait à devenir prof d’anglais et que ses études se passaient bien, son amour pour les animaux est venu la titiller. Et alors que son stage en tant que professeur l’a faite douter sur ses qualités relationnelles avec ses futurs élèves, celui qu’elle a effectué dans une petite structure mixte du sud de l’Oise à l’occasion de sa certification IFSA en 2008 a été une révélation.
Quand son oncle lui apprend l’année suivante que cette même structure vétérinaire recrute en CDD pour un remplacement de congé maternité, ni une ni deux, elle postule. Ce sera son premier poste en tant qu’auxiliaire vétérinaire.
Par la suite, elle enchaîne les CDD et les CDI, toujours en tant qu’auxiliaire échelon IV, jusqu’au jour où sa structure actuelle lui propose un CDI à condition qu’elle passe sa VAE dans l’année ! Loin d’être une contrainte pour elle, Audrey saute sur l’occasion et devient moins, d’un an plus tard, ASV échelon V grâce au financement de la procédure par ses employeurs.
Quand les journées ne suffisent pas !
Si ses employeurs tenaient tant à ce qu’Audrey passe sa VAE, c’est qu’ils ont comme objectif que leur structure devienne un jour un CHV. Et qui dit CHV, dit service de garde 24h/24h avec la présence d’ASV.
Et c’est là une des spécificités d’Audrey, elle travaille aussi de nuit, les dimanches et les jours fériés ! Au côté des vétérinaires, elle gère urgences et soins aux hospitalisés afin d’assurer la continuité de soins.
Dans un premier temps, ces heures spécifiques sont considérées et payées comme des heures supplémentaires qui viennent s’ajouter à son contrat de base de 35 heures hebdomadaires en journée sur les horaires d’ouverture de la structure, dans le respect de ce que le code du travail et la convention collective imposent au sujet de ces heures. Elle assure alors des vacations de 12 heures de nuit ou des vacations de 4 ou 8 heures les dimanches et jours fériés. Un autre aspect du travail qu’elle aime et qui lui permet d’arrondir les fins de mois.
Depuis octobre 2023, le fonctionnement de sa structure a changé. Les gardes sont déléguées à une autre structure mais dans les mêmes locaux et ce grâce à un partenariat innovant. Depuis lors, Audrey continue les nuits, les dimanches et les jours fériés à raison de 24 heures par mois réparties en 4 vacations de 6 heures. Plus d’heures supplémentaires, Audrey cumule dorénavant deux CDI ! Un rythme intense qui nécessite une organisation précise (pas question de ne pas respecter les 11 heures obligatoires de repos quotidien consécutives entre 2 jours de travail). Un rythme qu’elle désire continuer mais jusque quand ? L’avenir le dira.
Quand l’envie de s’impliquer dans sa structure la pousse plus loin !
Parce qu’Audrey ne se contente pas de ses 2 CDI.
Elle est aussi déléguée co-titulaire non cadre au sein du Comité Social et Économique de sa structure. En effet, Audrey travaille dans une clinique qui regroupe 60 salariés dont 30 ASV et qui a donc son propre CSE.
Si elle avait été élue suppléante lors des élections en début d’année 2023, elle s’est retrouvée titulaire en octobre de la même année lors de la démission d’une des titulaires.
Audrey participe donc aux réunions administratives et joue un rôle important dans la communication entre les équipes administratives et les salariés. En faisant notamment remonter les difficultés et besoins de ses collègues et en essayant de trouver des solutions pérennes avec les responsables, elle participe activement à la vie de sa structure. Une façon de ne pas rester passive pour elle qui fait désormais partie des " anciennes " de sa clinique.
Et si cette activité n’est pas rémunérée en tant que telle, les heures qu’elle y consacre sont déduites de son temps de travail effectif.
Vous l’aurez compris, Audrey vit à cent à l’heure. Sa vie professionnelle ne l’empêchant pas d’avoir une vie privée bien remplie… mais ça, c’est son jardin secret !
Merci Audrey d’avoir accepté de partager avec nous ton parcours inspirant.
Propos recueillis par Manuelle Hoornaert,
Vétérinaire & rédactrice en chef