Vous avez certainement entendu parler de ce fameux « syndrome de l’imposteur ». Et c’est toujours surprenant lorsqu’on apprend qu’une personne ne se sent pas à la hauteur alors qu’elle a réalisé de grandes choses. Un ou une vétérinaire par exemple, qui aura eu beaucoup de succès dans son parcours scolaire, obtenu un diplôme difficile, qui gère au quotidien des situations critiques et qui pourtant, se pose toujours des questions sur sa légitimité…
Le syndrome de l’imposteur n’est pas une maladie !
Le syndrome de l’imposteur est un mécanisme psychique qui crée, chez les personnes concernées, un sentiment de scepticisme permanent à l’égard de leur propre valeur. Ce syndrome les pousse à attribuer leur réussite à des facteurs externes, comme la chance ou le hasard plutôt qu’à elle-même. Si la personne réussit, ce n’est donc pas grâce à ses qualités ou ses compétences.
Le syndrome de l’imposteur a été mis en lumière assez récemment, en 1978, par 2 deux psychologues américaines. Pour Pauline Rose Clance et Suzanne Ament Imes, il se caractérise par :
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L’incapacité à s’attribuer une réussite : « Je n’ai pas réussi tout seul, c’est un travail d’équipe… » ;
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L’impression d’être surestimé et donc de bluffer son entourage : « N’importe qui aurait pu le faire… » ;
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La peur d’être démasqué : « Ils vont tous se rendre compte que je ne suis pas au niveau… ».
Le syndrome de l’imposteur n’est pas un simple manque de confiance en soi – encore moins une maladie ! – mais une fausse perception de la réalité. Souvent, il faut chercher ses causes dans l’enfance, au moment de la construction de l’estime de soi.
Quoi qu’il en soit, les symptômes et les conséquences du syndrome de l’imposteur ne sont pas anodins puisqu’il peut aller jusqu’à l’épuisement, des troubles anxieux, du stress voire de la dépression…
Qui est concerné par le syndrome de l’imposteur ?
70% de la population est concernée d’après une étude du Journal of Behavioral Science qui date de 2011. Et ce chiffre a sans doute augmenté depuis ! Et comme les stéréotypes ont la vie dure, on constate que :
- Les autodidactes ont plus tendance à souffrir de ce sentiment tenace d’infériorité que les diplômés. Quels que soient leurs accomplissements professionnels ou personnels.
- Les femmes sont plus durement touchées par cette dévalorisation permanente à cause des stéréotypes d’infériorisation qu’elles ont intégrés. D’après une étude des Assises de le Parité datant de 2021, 75% des femmes en sont victimes, contre 50% des hommes.
En revanche, l’âge n’a aucune influence : seniors comme juniors, tout le monde peut être concerné !
4 astuces pour se débarrasser une bonne fois pour toutes du syndrome de l’imposteur
1. Créez un tableau de réussite
Pour mieux vous rendre compte de vos accomplissements, apportez du concret en collectionnant les éléments tangibles.
Première étape : inscrivez vos victoires sur une feuille. C’est simple et très efficace : vous allez vous appuyer sur des faits réels et objectifs !
Vous pouvez aller plus loin en réalisant un tableau de réussite. C’est un petit exercice tout simple que je conseille à tous ceux qui souffrent de ce syndrome.
Ce tableau de réussite prend la forme suivante :
- La description du succès ou de la réussite : un diagnostic et une prise en charge sur un cas compliqué, un message de remerciement de la part d’un client, un retour positif de l’équipe… ;
- La raison de ce succès à la lumière de votre syndrome de l’imposteur : la chance, le hasard ou une erreur d’appréciation de la part des clients… ;
- Et enfin, la cause réelle du succès : les compétences que vous avez mises en œuvre, les heures de travail effectuées, l’expérience que vous détenez…
Grâce au tableau de réussite, vous tordez le cou au syndrome de l’imposteur car vous mettez en avant vos compétences réelles et non vos compétences perçues.
2. Listez vos tâches quotidiennes
Listez et hiérarchisez vos tâches par ordre de priorité. Pour chacune, déterminez les critères de réussite qui vous permettent de considérer la tâche comme terminée. Surtout, essayez de vous arrêter avant d’en faire trop ! Et si vous ne pouvez pas vous empêcher d’en faire toujours plus, essayez de demander de l’aide à un ou une collègue – de préférence, bienveillant – pour vous ramener à la réalité ! C’est un excellent moyen de prendre conscience que vous pouvez parfois vous fixer des objectifs irréalistes…
3. Anticipez la réussite
La procrastination est une habitude qui va souvent de pair avec le syndrome de l’imposteur. Par peur du regard des autres, d’échouer ou de ne pas être à la hauteur des attentes de ses collègues, vous retardez – souvent de manière inconsciente – le moment où vous allez commencer à réaliser la mission qui vous a été confiée.
Résultat, vous avez plus de chances de vous retrouver surmené et d’accumuler du stress et de l’anxiété. Vous allez donc devoir apprendre à revoir (et non baisser) vos exigences pour vous détacher de ce culte de la performance dans lequel vous plonge le syndrome de l’imposteur.
En passant de « je ne dois surtout pas échouer » (sous-entendu : afin que mon statut d’imposteur ne soit pas révélé) à « je vais faire mon possible pour mener cette mission à son terme », on se débarrasse d’un discours perfectionniste et défaitiste au profit d’une pensée positive, réaliste et terriblement moins anxiogène.
Attention : le contraire n’est pas vrai ! Ce n’est pas parce qu’on a tendance à la procrastination qu’on est atteint de ce syndrome.
4. Dédramatisez la critique
La prochaine fois que vous recevrez une critique sur votre travail, rappelez-vous que la perfection n’est pas de ce monde. De même, avant de tirer des leçons d’un éventuel échec, demandez-vous si votre interlocuteur est lui-même légitime pour vous faire un feedback pertinent…
Ne pas prendre les reproches pour argent comptant vous permettra de prendre du recul et d’éviter de culpabiliser pour des broutilles.
Arrêtez de vous prendre la tête
Prenez des moments de respiration : n’oubliez pas de vous octroyer des moments de détente pour vous adonner à vos loisirs.
Ces moments constituent une parenthèse indispensable à votre bien-être, mais aussi à la réussite de vos projets ! Cela vous permettra d’activer votre système nerveux para-sympathique. C’est lui qui déclenche toutes les hormones du bien-être, contrairement à notre système sympathique que l’on utilise en réaction à un danger ou à un stress.
Pour en finir avec le syndrome de l’imposteur, concentrez-vous sur les choses, moments et activités qui vous font du bien. Et surtout : détendez-vous !
Nicolas Constans,
Expert en recrutement et coach certifié, membre du réseau Adévet
Cet article a été écrit dans le cadre de notre collaboration avec Adévet.