Auriane Schmitt, docteure vétérinaire
La gestion de la reproduction chez les bovins est un enjeu majeur pour les éleveurs. La détection précoce de la gestation permet d'optimiser la conduite du troupeau, d'améliorer la rentabilité et d'assurer un suivi vétérinaire adapté. Bien que vous ne soyez pas directement présent(e) sur le terrain, votre rôle reste crucial en amont en coordonnant les rendez-vous de manière efficace et en fournissant des informations essentielles à l’éleveur.
Différentes méthodes sont possibles pour permettre un diagnostic de gestation.
La palpation rectale bien qu’économique, nécessite d’attendre trois mois de gestation et est donc souvent peu utilisée, bien qu’un manipulateur confirmé puisse obtenir un résultat dès 35 jours.
L'échographie transrectale (photo 1) est de plus en plus utilisée en raison de sa précision et de la visualisation qu'elle offre. Elle permet de détecter la gestation dès 28 jours et de vérifier l'état de santé du fœtus. Cette technique permet également de confirmer rapidement une gestation multiple ou de repérer un avortement précoce.
Il est également possible d’utiliser le dosage d’hormone comme l’EPF (early pregnancy factor) ou d’analyser les niveaux de progestérone dans le lait ou le sang. Toutefois, ces techniques sont assez peu fiables et servent surtout à confirmer une absence de gestation.
Lorsque l’éleveur appelle pour un diagnostic de gestation, il faut récolter un ensemble d’informations qui aideront à organiser la visite du vétérinaire et à assurer une intervention appropriée. Les questions suivantes sont essentielles :
Date de l’insémination ou de la monte naturelle : Il est crucial de savoir quand la saillie ou l'insémination a eu lieu pour planifier le diagnostic au bon moment.
Nombre d'animaux à examiner : Cela permet de prévoir la durée de l’intervention et d’ajuster le planning du vétérinaire.
Historique reproductif de l’animal : Demandez si la vache a déjà présenté des problèmes de reproduction (avortements, retours en chaleur...). Ces informations peuvent influencer la méthode de diagnostic choisie par le vétérinaire (palpation rectale, échographie...).
Une fois le RDV fixé, n’hésitez pas à indiquer à l’éleveur la technique employée par le vétérinaire si vous la connaissez. Rappelez-lui également de préparer les vaches à l’avance. Les animaux doivent être facilement accessibles et sécurisés pour faciliter l'examen (photo 2). Enfin, informez que le vétérinaire pourra généralement donner un résultat immédiat après la palpation ou l’échographie, mais que certains tests hormonaux peuvent nécessiter un délai supplémentaire.
En cas d’imprévu, comme l’apparition de symptômes anormaux (retour en chaleur, avortement présumé, comportement inhabituel), orientez immédiatement l’éleveur vers une consultation rapide. Evaluez la gravité de la situation et ajustez le rendez-vous en conséquence. Dans certains cas, une intervention urgente du vétérinaire pourrait être nécessaire.
Bien sûr, de nombreux éleveurs connaissent parfaitement le déroulé de ce type d'intervention, mais il est prudent de toujours s'en assurer.
L’autrice déclare ne présenter aucun conflit d’intérêt qui pourraient influencer ou biaiser de manière inappropriée le contenu de l'article.
Mise en ligne le : 25 octobre 2024
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