Noëlle Cochet-Faivre, Docteure vétérinaire, Maître de conférences à l'EnvA, diplômée ECVD, spécialiste en dermatologie
La dermatite atopique est une maladie chronique inflammatoire de la peau évoluant par poussées. Elle est liée à une dysrégulation du système immunitaire et des anomalies de la barrière cutanée.
L’évolution et l’expression de la maladie sont influencés par des facteurs génétiques et immunologiques, le microbiote cutané (et digestif), l’état émotionnel de l’animal et des facteurs environnementaux (aéroallergènes, irritants, aliments, parasites (dont les puces)…).
La DAC est une maladie polygénétique d’où la prédisposition raciale observée en clinique pour cette maladie. Les gènes impliqués jouent un rôle dans la synthèse de la barrière cutanée, la régulation immunitaire et la reconnaissance de facteurs environnementaux par le système immunitaire.
Les anomalies de la barrière cutanée portent sur la structure et le microbiote. La barrière cutanée est anormalement sèche et poreuse ; lors de poussées, le microbiote est dysbiotique, il en résulte de fréquentes pyodermites superficielles et/ou dermatite à Malassezia.
La réponse du système immunitaire inné et adaptatif est inadéquate avec, entre autres, une activation et un recrutement des lymphocytes Th2 et Th22 ainsi que des Th1 lors du passage en phase chronique.
Le système nerveux central et le système nerveux périphérique sont également impliqués dans l’expression de la dermatite atopique. Le prurit est un signe majeur de la dermatite atopique.
La dermatite atopique peut être associée à diverses comorbidités dont des troubles digestifs chroniques, des allergies, des dermatites de contact.
Elle peut être diagnostiquée précocement chez de nombreux chiots (dès quelques semaines d’âge) mais motiver une première consultation à tout âge.
Le diagnostic de la dermatite atopique est purement clinique. On observe un patron de distribution symétrique avec une atteinte préférentielle des plis (petits et/ou grands plis). La sémiologie lésionnelle macroscopique n’est pas spécifique, elle est caractéristique d’un processus inflammatoire superficiel de la peau.
C’est l’association topographie lésionnelle et aspect des lésions macroscopiques qui permet de faire le diagnostic.
Parfois chez les jeunes bouledogues, staffies, american staffordhire terrier, il est possible d’avoir une atteinte des zones convexes se manifestant par une alopécie diffuse de la région pariétale.
L’atteinte peut être discrète, modérée ou sévère. L’intensité du prurit n’est pas toujours en relation avec la sévérité de l’atteinte, autrement dit, le prurit peut être sévère chez des animaux discrètement atteints, a contrario, des chiens peuvent présenter des lésions caractéristiques d’une dermatite atopique avec une dysbiose sans prurit marqué.
Les signes précoces sont une discoloration des espaces interdigités, des babines, de la région périvulvaire …, une xérose cutanée (squamosis, hyperlinéarité, kératose folliculaire), une otite.
La dermatite atopique peut s’exprimer au travers de signes aigus (érythème, papules, plaques eczémateuses sèches ou suintantes) ou de signes chroniques (lichénification, hyperpigmentation, épaississement cutanée, alopécie) ou l’association des deux. Le prurit engendre une aggravation des lésions présentes et s’accompagne d’alopécie auto induite et d’excoriations.
Sauf exception, le diagnostic de la dermatite atopique est facile. Un diagnostic différentiel est parfois à faire avec la gale sarcoptique, une dermatite séborrhéique, un lymphome cutané épithéliotrope dans sa forme érythématosquameuse débutante ou une dermatose solaire.
L’autrice déclare ne présenter aucun conflit d’intérêt qui pourraient influencer ou biaiser de manière inappropriée le contenu de l'article.
Mise en ligne le : 17 septembre 2024
Identifiez-vous
Mot de passe oubliéVous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?
Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15